God Jul

Pouette le blog, ça va ? Qu’est ce que tu fais de beau en ce moment ? La dernière fois qu’on s’est vu je crois que tu glandouillais sur le net... ouai comme d’hab en fait.

Non ben écoute moi ça va. Je me dis qu'après deux semaines de disette blogienne il est peut être temps de te mettre à jour. C’est vrai qu’en ce moment je donne l’impression de me toucher sévère mais en fait pas du tout. Alors pour me faire pardonner aujourd'hui je te propose un article rempli de groove, de fun, de smiles et de lolz. Tu veux du rêve, tu vas en avoir. Suis comme ça moi, direct direct, fallait pas me chercher. Alors juste, laisse moi deux minutes pour poser mes affaires.

Ok donc oui, non mais parce que là avec Guillaume on sort d’un exam oral de suédois, ça s’est plutôt bien passé. En même temps heureusement parce qu'on s'est débrouillé pour faire corriger nos exposés par des suédoises... Le seul truc c’est qu’on est tombé avec des allemands quasi bilingues du coup y’avait quand même un fort contraste entre eux et nous, pauvres français avec notre accent débile. Mais bon, nous au moins on a survécus au farewell dinner BWAHAHA !

Ouai, les mecs de l’ESN ont organisé un farewell dinner pour qu’on puisse dire au revoir aux gens qu’on a rencontrés ici. Le truc c’est que le placement à table était imposé, du coup on s’est retrouvé entouré de mecs qu’on ne connaissait pas… Une fois de plus l’Allemagne a brillé par son implication et sa volonté toujours plus forte de finir torchée avant 22h. Bravo les gars, continuez comme ça vous nous faites rêver chaque soirée un peu plus. Note journal que cette fois ci il y’avait plein d’espagnols et que mine de rien, ils mettent de l’ambiance. Peut être un peu trop. Ils n’ont pas pu s’empêcher de chanter « Alcohooool, alcohol, alcohol, alcohoooool… » (à chanter avec l’air de « Alleeeer la kike aller alleeeeer ») lorsque les suédois, habillés en toge et tenant une bougie, chantaient des chants de Noël plein d’innocences.

Oui, ici c'est Noël depuis pas mal de temps et le Lundi 13 décembre c’était la Sankta Lucia. Non mais attends en Suède c’est sérieux, ce n’est pas un jour idiot comme y’en a plein le reste du temps. Non non, ici la Sainte Lulu ça débute les vraies fêtes de Noël alors on ne rigole pas avec ça.

Avant de rentrer plus en détail sur toutes les subtilités Noëlistiques suédoises, penchons nous sur Sankta Lucia. Qu’à bien pu faire la Lucie pour devenir sainte ?

*Ressort ses vieux films en super 8 et sa voix de journaliste des années 50*

L’histoire se passe à Syracuse en 286. Lucie, 12 ans, est une enfant comme les autres à ceci prés qu’elle croit à mort en Dieu. Celui-ci lui rend plutôt bien et décide de laisser mourir son papa et de guérir sa maman très malade. Un jour elle va voir sa mère et elle lui dit grosso modo « Ecoute maman, j’ai un peu réfléchi là et en fait je kiff trop Dieu, c’est trop ma life donc faut que tu saches que j’ai fait vœux de chasteté pour montrer ma foi. Mais tu vois j’trouve c’est pas encore assez et vu qu’il t’a un peu sauvé la vie ça serait pas mal qu’on fasse don de notre argent aux malheureux de la ville. Histoire de marquer le coup tu vois. Amen.»

La mère complètement gâteuse dit oui et du coup on peut les voir toutes les deux dilapider leur fortune à tous les galas de charité qui passent.

Le souci c’est que le papa avait arrangé un mariage pour sa fille et tu te doutes bien que quand le mec s’aperçoit que sa future nana dépense tout son fric pour nourrir des clodos il l’a eu super mauvaise. Donc il va voir le consul Pascasius, lui explique le bousin et bien sur le consul tombe super d’accord avec lui.

Ils ramènent donc la Lulu pour qu’elle renonce à sa foi chrétienne. Malheureusement elle s’entête, et ça commence à gonfler le Pascalou. Il lui demande de changer de ton et de surveiller son langage, elle lui dit d’aller se faire voir et que de toute façon c’est le Seigneur en elle qui parle à sa place. Il se marre et lui dit qu’il connait une cave sympa remplie de mecs super affectueux qui se feraient une joie de la souiller elle et le Seigneur. La petite, pas bien maline, ne se démonte pas et lui lâche un truc genre « Touche à ton cul, tu peux me violer ça changera rien, bien au contraire. Hallelujah»

Là-dessus ce pauvre juge Pascasius n’a plus le choix et ordonne à ce qu’on emmène Lucie à La Courneuve goûter aux joies de la luxure. Bon ça ne se passe pas vraiment comme prévu parce que Dieu fige la petite dans le sol et du coup personne n’arrive à la déplacer. Pascasius commence à rager et demande à ce qu’on lui balance de l’huile bouillante et qu’on lui foute le feu. Malheureusement pour lui la Lucie a un épiderme en amiante et ne prend pas feu. Pire encore, rien que pour le narguer elle commence à chanter. Le consul chope les boules, il prend une épée et lui enfonce dans la gorge. PAF ! Faut dire qu'elle l'avait pas volé celle là. Evidement ça ne suffit pas et au lieu de mourir rapidement elle continue à  n'en faire qu'à sa tête et agonise pendant des heures. Pascasius, au fond du trou, fait finalement venir un prêtre pour qu'il lui apporte la communion et qu'elle rende l’âme. Je ne suis pas super calé en Jésus mais si apporter la communion permet d'achever les gens alors ça a l'air d'être un pouvoir à ne pas mettre entre toutes les mains. Au final c’est une histoire affreuse je suis d'accord.

J’ai pas bien compris pourquoi en Suède on fête une histoire aussi trash mais ce qui est certain c’est qu’on ne la fête pas qu’à moitié. Déjà dans chaque ville (j’crois) il y’a une sorte d’élection pour déterminer quelle petite fille va représenter Sankta Lucia. En général c’est celle qui a la famille la plus grande ou la plus riche. Celle-ci doit alors se balader avec plein de bougies sur la tête et pousser la chansonnette à l’église. Les perdantes doivent la suivre avec une bougie sous le nez et la plupart du temps elles tombent dans les pommes parce que la flamme leur pompe tout l’oxygène. En plus d’avoir perdu elles sont humiliées. Dur pour elles mais en même temps elles n'avaient qu'à pas être pauvres et moches.

A côté de ça on peut manger des pâtisseries et boire des choses euh... bizarres. J'vais commencer par les pâtisseries, ça se périme plus vite ça serait dommage de gaspiller.

J'avais la dalle, j'ai pas pu m'empêcher de croquer dedans avant la photo.

Tout d'abord il y'a le luciabulle, c'est le truc rond sur la photo. C'est de la brioche rappelant un peu la brioche vendéenne niveau texture mais ça a très peu de goût. A la base ça a la forme d'un S comme Sanktalucia ou encore Sucre ou même Supraconducteur. Avec un peu de chance on peut même tomber sur un raisin sec et là c'est littéralement une explosion de joie en dedans de la bouche. Cette pâtisserie arrive à jongler avec brio entre finesse gustative et exotisme qui n'est pas sans rappeler les meilleures toiles de ce cher Eugène Picasso. De plus, le fait qu'elle ne soit disponible que le 13 décembre ajoute un sentiment d'ephémèrance délicieusement frais. On regrettera néanmoins son prix relativement important d'environ 15 SEK (1,6€). La note est donc légitimement de 6 mousses.

Note: (6/8)

Il y’a ensuite les pepparkakor, le bout de cœur sur la photo. C’est un biscuit à la cannelle et au poivre qui rappelle fortement les spéculos. Je ne suis pas un fan de cannelle ni de poivre mais je dois avouer que ce n'est pas mauvais quand ils sont bien fait. En général le prix joue fortement sur la quantité de poivre. Plus c'est moins cher et plus c'est plus poivré. Il faut donc regarder du côté des pâtissiers pour avoir des paperkakor de qualitée. La forme la plus commune est le cœur mais j'ai pu croiser des étoiles. A noter aussi qu'il peut être de taille très variable allant du petit au moins petit. Il faut néanmoins veiller à ne pas en manger trop d'un coup afin d'éviter certaines douleurs de la paroi stomacal. Au final je dirai que c'est un gâteau parfait pour l'heure du goûter qui ravira petits et grands. La note est donc de 5 ou 7 mousses, cela dépend de la qualité du biscuit.

Note: (5/8) ou   (7/8)

Passons maintenant aux bonbons Juleskum de la marque Cloetta.

Les Juleskum sont des petits pères Noël en gélatine weirdos. Je ne suis pas un grand fan de bonbons. A vrai dire je les déteste pour tout le sucre qu'ils contiennent. Ceux là ont un goût de fraise tagada mélangé a du marshmallow. La texture est un peu bizarre, ils ont une sorte de carapace un peu dure et sont tout mou et fondant à l'intérieur. Ce qui est certain c'est qu'ils ne me rappellent pas du tout père Nowel. Un gros gaillard comme lui qui suinte la testostérone bedonnante je m'attends à ce qu'il soit rempli de bière, de ragoût de renne et de poils pas à ce qu'il se gave de fraises tagadas, d'arcs-en-ciel et de rires de petits n'enfants. Grosse grosse déception donc. Les Juleskum prennent une note de 1 mousse, juste pour l'effort d'avoir fabriqué un moule père Noyel.

Note: (1/8) 

On va maintenant regarder du côté des boissons. Il y'en a deux, le Julmust et le Glögg.

Ma première expérience glöggienne fut un poil décevante. C'est une sorte de vin sans alcool (ou à 2.5%) qui a tout simplement le goût d'un pot pourri. Mais si, les feuilles séchées bizarres qu'on pose sur une table et qui font du sentir bon dans un rayon de 25 cm. Si tu n'as aucune idée de ce dont je parle, tu peux aussi manger un clou de girofle, tu vas vite comprendre. Bref, ce vin a ce goût et cette odeur et c'est assez violent pour ne pas dire dégueu. Le truc c'est qu'il se boit chaud, chose que je n'ai malheureusement comprise qu'après avoir fini mon verre. Mais ce n'est pas tout, un bon glögg se boit chaud certe mais avec des raisins secs et des amandes. Une fois correctement préparé il faut avouer que ce n'est pas mauvais. Ca n'a pas le même goût qu'un vin chaud français, c'est plus sucré, moins alcoolisé et ça se rapprocherait presque de la sangria avec tous les trucs qu'on doit mettre à l'intérieur. D'ailleurs ce n'est pas forcement un vin fait avec du raisin puisque il en existe avec de la pomme et des oranges. Ne me demande pas pourquoi, je n'en sais rien. C'est pas moi c'est eux d'abord.

Finalement, je dirai que le glögg est une boisson parfaite pour réchauffer madame après une journée entière à couper du bois par -25°C. Néanmoins, la compléxité de la préparation et la nécéssité de posséder une casserole et une cuisinière pour le chauffer sont de véritables obstacles pour les grosses feignasses comme moi. Par ailleurs, son goût relativement fort peut en dérouter plus d'un, à commencer par mon coloc' saucisse qui a vomi, ce qui je l'avoue provoque en moi un ouragan de joie et de rire. Je suis donc partagé entre mettre une note de 34.5 mousses pour ce moment de pur bonheur ou juste lui mettre 5. Vu que c'est relativement chiant de coller 34.5 mousses j'opte pour un compromis de 14.

Note: (14/8)

Pour finir le Julmust.

Aaaah. Véritable institution en Suède, le Julmust fait à lui seul baisser les ventes de Coca-Cola de 50% en Scandinavie pendant la période de Noël, c'est dire si c'est du lourd. Ca n'a pas tout à fait le même goût que le Coca mais presque. Je pense qu'ils font macérer des malabars dedans. La mousse est moins onctueuse, plus grossière, plus chimique. La couleur est identique par contre. Tu noteras qu'il existe même une version light. Les suédois sont très attachés à cette boisson et surtout, surtout, il ne faut pas faire la même erreur que moi et leur faire remarquer que c'est juste mauvais. J'ai eu le malheur de dire que c'était comme du Coca mais avec un goût pas bon en plus à ma prof de suédois et elle s'est vexée. Néanmoins d'après mes observations, seuls les français semblent particulièrement réticents à cette boisson. Les allemands, autrichiens, hollandais etc. ont l'air d'apprécier le Julmust sans trop de problème. A l'inverse, nous aimons le foie gras, ils détestent ça. Coïncidence ? Je ne crois pas. Ils ont juste des goûts tout moussus.

Au final, le Julmust saura ravire les non amateurs de foie gras. Il peut se boire à toute heure, en famille comme en solo. Il rate néanmoins le coche à  trop jouer la carte de l'originalité avec son mélange Coca-Cola au jus de malabar. Par ailleurs, le Julmust se mélange très très mal à la vodka. Ouuuula que oui, c'est vraiment la pire chose qui puisse exister. Après un gros brainstorming du côté de l'unique juge, aussi compétent que sexy et intelligent, la note finale est de 3 mousses.

Note: (3/8)

J'en ai fini avec ce petit tour d'horizon des spécialités culinaires de Noël. Il est très possible que j'en ai raté, notamment sur les plats. Je vais essayer d'ouvrir l'oeil pour voir s'il n'y a pas autre chose. J'ai pas vraiment de fin ou de chute pour cet article du coup... je te laisse sur cette blague ô combien douteuse.

J'ai un petit peu honte.

Comments

[Mister Sunnyvalley]

J'aime la chute !